Le Bonheur est dans le Pré...

Hier, une amie est venue m'apporter du lait (merci Stéphanie pour cette petite merveille)... Du lait, me direz-vous, cela n'a rien d'exceptionnel... Et bien si, parce que c'est du lait frais, tout juste sorti du pis de la vache... Il avait une odeur plus prononcée, une odeur d'authenticité, quelque chose de l'enfance. En le faisant bouillir, cette bonne odeur de campagne est venue réveiller de vieux souvenirs, elle a fait ressurgir de ma mémoire des petits bonheurs que je croyais perdus à jamais, un petit effet façon "madeleine de Proust".
J'ai revu des vacances chez mon grand oncle avec mon cousin Christophe, quand on nous envoyait à la ferme voisine à travers la pinède pour rapporter le lait frais dans de petits bidons en métal et que nos pieds chaussés de sandalettes s'enfonçaient avec délice dans le sable de la sente.
L'image de ma grand-tante Léonie à la ferme du Brouchocs m'est revenue... Du temps où ils avaient des vaches, elle faisait bouillir du lait dans une grande casserole sur la cuisinière à bois dans sa cuisine... il y avait une couche de crème énorme sur le dessus.
Un peu de lait, ce n'est pas grand chose... et pourtant c'est une clé de délices qui entrouvre les portes du temps, c'est un petit trésor.
J'en ai fait des yahourts au sirop d'érable; ce matin en les sortant de la yahourtière, ils avaient l'air bien plus fermes que ceux faits avec du lait UHT, encore quelques heures de réfrigération avant de goûter ces petites merveilles. Voilà pourquoi le bonheur est dans le pré...

Quelques photos de Mirabilis aux couleurs de l'automne. Même si je n'aime pas cette saison, je reconnais qu'elle est particulièrement flamboyante et tellement ephémère... Deux jour après avoir pris le ginko biloba en photo, je ramassais déjà ses écus d'or à la pelle... c'était comme ramasser des éclats du soleil tombé en morceaux. Les fleurs des hortensias prennent des teintes vertes ourlées de couleurs indéfinissables et leurs feuilles se parent de la pourpre impériale. C'est le moment de sortir le rateau à feuilles et de retrousser ses manches...

Le poulailler est terminé, il reste bien quelques petites choses à y faire... comme une petite fenêtre, mais ces dames sont bien au chaud dans leur petite cottage aux allures de maison suédoise, rouge falun et blanc, pentures noires. J'avoue que nous sommes assez fiers de ce que nous avons construit sans plan et avec du matériel de récupération pour une bonne part. Sous l'épaisse couche de paille, le sol est même carrelé pour le côté pratique du nettoyage. Quant à la partie nichoir, elle est équipée de six casiers de ponte amovibles... Il ne reste plus qu'à ajouter d'autres copines et pourquoi pas un coq... pour faire le paon devant ces dames.
Même nos chats ont approuvé, il n'est pas rare, quand la porte de l'enclos est ouverte, de retrouver le chat botté couché dans une case pour une bonne sieste. Tout se petit monde s'entend à merveille et c'est rassurant.
C'est aussi la saison pour récolter les derniers fruits du jardin: coings et poires. La maison sent bon la gelée et les tartes...